Ma grand-mère
Stéphane P, France
Ma grand-mère Alice, est née le 12 février 1923 à Paris. Elle se maria avec Marcel et eurent deux enfants dont ma mère Dominique.
Lorsque j’étais enfant, je passais mes mercredis chez mes grands-parents maternels ainsi qu’une partie de mes vacances scolaires. J’étais très proche et attaché à eux.
Lorsque je crus en Jésus, ma grand-mère respecta ma croyance, contrairement à mon grand-père qui s’y opposa fortement, me rejetant au début et n’assistant pas à mon mariage religieux. Ma grand-mère quant à elle, avait assisté à des services bibliques, mais disait clairement qu’elle était chrétienne, comme toute sa famille et gardait une distance en réalité très grande en son cœur.
Elle avait grandi sans réelle éducation religieuse et par la suite, n’allait jamais à l’Eglise, ni même aux fêtes de son église, et elle ne priait pas non plus.
Une fois, elle fut hospitalisée pour une hémorragie interne qui faillit lui être fatale. Mais Dieu la préserva. Je me souviens avoir essayé de lui prêcher à l’hôpital et je reçus en échange une hostilité et opposition forte et vis clairement que Satan œuvrait férocement et que seule la persévérance dans la prière pourrait vaincre.
Lorsqu’elle eut atteint l’âge de 91 ans, sa santé commença à se dégrader, elle finit par ne plus pouvoir vivre seule chez elle. Elle devenait une grande source d’inquiétude et une charge émotionnelle trop importante pour ma mère, qui s’épuisait à s’occuper d’elle.
Sur ce, je proposais à ma mère que nous la mettions en maison de retraite dans la ville où je vis, afin que je puisse m’occuper d’elle la semaine et que ma mère puisse venir lui rendre visite le week-end.
Une fois près de chez moi, après le travail je passais quasiment tous les jours la voir après le travail et je lui prêchais des choses très simples, qu’elle oubliait aussi vite et que je répétais et répétais encore. Je l’amenais aussi progressivement à s’habituer à la prière.
Ainsi, après avoir invoqué le nom de Jésus, je priais à voix haute pour elle et souvent elle disait « Ah oui ! » : Sa façon de dire Amen, en fait !
Malgré tous mes efforts, ma grand-mère gardait en tête qu’elle était chrétienne et les fondements du Salut lui passaient au-dessus de la tête et le plus douloureux et inquiétant pour moi était qu’elle fermait rapidement la porte à mes tentatives de conversion.
Je demandais à Dieu un signe pour qu’Il me montre comment elle pourrait être sauvée, car je ne pouvais pas la baptiser contre son gré. Je ne voyais aucune issue sauf la miséricorde du Seigneur.
Dès qu’un pasteur venait rendre visite à l’église et que c’était possible je l’amenais lui rendre visite.
Un jour j’eue un rêve très clair juste avant de me lever. Dans mon rêve je conduisais une voiture avec ma grand-mère à côté de moi et nous longions une mer calme.
Puis on se mit à monter une colline jusqu’à arriver à la porte d’une maison.
Soudainement, la mer se mit à s’élever puissamment, comme de l’eau qui bout et qui déborde d’une casserole et elle monta à côté de nous près de la porte de la maison. C’était impressionnant.
Je voyais ma grand-mère inquiète mais calme. Et je me réveillais.
Ce rêve me sembla différent des autres rêves et je me dis que j’ai vécu ce rêve de façon intense passant d’une scène sereine au bord de la mer à un moment puissant entre le fronton de la porte et l’eau bouillonnante !
Les symboles étaient on ne peut plus clairs : l’eau vive représentant le Saint-Esprit et le baptême et la porte : l’entrée vers le royaume de Dieu. Je me rappelais dès lors que j’avais demandé un signe à Dieu et maintenant voici ce rêve qui me semblait différent des autres.
Et je me dis, s’il vient de Dieu, il suffit de demander à ma grand-mère pour le baptême et si elle est d’accord, c’est que c’était bien de Dieu !
Après avoir prié, j’en parlai d’abord à ma mère qui fut troublée par ma demande, se sentant responsable de sa mère et imaginant une femme frêle de 91 ans dans l’eau glacée de la rivière. Puis elle réfléchit plusieurs jours et accepta ne se voyant pas refuser le Salut à sa mère et elle me donna son aval.
Ensuite, après avoir prié, j’allais voir ma grand-mère un soir avec une grosse pression, comme lorsqu’on doit passer un examen crucial : la vie de ma grand-mère était en jeu. Et je lui demandais simplement son accord pour qu’elle reçoive les sacrements, et elle me répondit « pourquoi pas ! ».
Je rendis grâce à Dieu.
Ensuite, il fallut organiser le baptême. Il faut savoir que ma grand-mère a la phobie de l’eau et qu’elle n’était pas sortie depuis son entrée à la maison de retraite et de plus elle était toujours sur une chaise roulante.
Le 15 février 2015 j’organisais son anniversaire chez moi. Sa kiné la fit marcher et me dit qu’elle arrivait même à monter les escaliers si on la tenait.
Alors elle vint chez moi, ce qui nous permit l’air de rien d’évaluer les difficultés que nous aurions pour son baptême.
Au mois de mai, le jour du baptême arriva, nous l’installions sur une chaise en plastique pour la déplacer de la voiture au bord de la rivière et je la pris sur mon dos pour aller dans la rivière. Nous étions en tout 6 personnes, un pasteur et diacre pour l’assister, ma grand-mère sur mon dos et deux frères pour nous soutenir.
Comme dans mon rêve, elle était inquiète mais ne paniqua pas. Et tout se passa bien.
Ensuite nous rentrâmes à l’appartement qui nous servait de lieu de culte. Pendant la sainte cène ma mère me dit inquiète, elle risque de faire une fausse route avec le pain.
Je me dis en premier, c’est pas la peine de se poser ce genre de problème. Puis après réflexion, je me dis, que finalement un petit bout de pain suffit comme pour les bébés, c’est ni la peine d’inquiéter ma mère, ni la peine de tenter Dieu. Alors je lui donnais un bout tout petit, ma grand-mère le refusa et prit rapidement le plus gros bout de l’assiette et le mit directement dans sa bouche et tout se passa bien.
Après le baptême, toutes ses douleurs disparurent et elle sembla avoir rajeuni. Elle avait tellement changé que lorsqu’elle me parla dans la voiture de rentrer chez elle, je ne la comprenais pas, car cela faisait plusieurs mois, qu’elle ne le demandais plus. Et elle me dit, je sais que t’es pas bête pourquoi fais-tu comme si tu ne me comprends pas ?
C’était ma grand-mère avec un cerveau rajeuni et sans ses douleurs.
Son baptême fut un vrai miracle et une immense joie. Je sais maintenant que lorsque le temps de Dieu sera venu, elle rejoindra son Père et son enterrement sera un moment d’immense reconnaissance envers le Seigneur Dieu. Car je sais où elle va, car j’y vu que Dieu l’a agréé, et je sais que même si elle n’a pas pu accumuler beaucoup d’œuvres devant Dieu, au moins elle n’a pas péché non plus !
La deuxième grâce fut que sa fille et son beau-fils qui s’étaient éloignés de l’église suite à une épreuve, revinrent à l’église. Ceci indirectement est l’œuvre de ma grand-mère, qui sans le savoir fut l’outil de la fortification et de l’unité de la famille en Christ.
Même si c’est bien évidemment Dieu seul qui sauve, on pourrait dire : « Dominique croyait sauver sa mère, mais c’est sa mère qui l’a sauvée ! »
En fait, c’est Dieu qui nous montre une fois de plus que Ses voies sont au-dessus de nos voies.
Et lorsqu’Il agit tout devient possible et Il nous donne plus que ce qu’on espérait. C’est grâce sur grâce.
Aussi, Dieu n’abandonne jamais Ses enfants et s’ils trébuchent face aux coups terribles du Malin, Dieu les relève et les fortifie. C’est encore un miracle.
Beaucoup de croyants espèrent que Dieu acceptera ceux qu’ils aiment dans Son royaume et doivent faire face à beaucoup d’oppositions et sont par moment désespérés. Mais nous devons garder courage, être patient et s’attendre au Seigneur, car rien n’est impossible à Dieu.