Le sacrement de la Sainte-Cène - De quoi s'agit-il ?
Article tiré du Manna 75
Un sacrement est défini comme suit :
– c’est une pratique instituée par le Seigneur Jésus Lui-même ;
– il est directement lié à la réception du salut ;
– Jésus a explicitement ordonné à Ses disciples de le pratiquer.
La Véritable Jésus Église reconnaît trois sacrements, et ceux-ci sont entièrement basés sur les enseignements du Christ et des apôtres. La Sainte-Cène en est l’un d’entre eux.
Ce sacrement se compose de deux parties. Paul a parlé de la coupe comme de “la communion au sang du Christ” et du pain comme de “la communion au corps du Christ” (1 Co 10.16). Le mot grec pour la communion a pour signification “communier, participer et partager”. L’utilisation du terme “Le repas du Seigneur” pour désigner la Sainte-Cène se trouve uniquement dans 1 Corinthiens 11.20. Les autres termes sont la “table du Seigneur” (1 Co 10.21) et l’Eucharistie (du mot grec pour “rendre grâce” ; Lc 22.17, 19 ; 1 Co 11.24). Certains pensent que l’expression “rompre le pain” (Ac 2.42, 46, 20.7, 11) fait sûrement référence à la réception du repas du Seigneur, avec un repas commun appelé “repas fraternel” (2 Pi 2.13 ; Jude 12).
Origine
L’institution du repas du Seigneur (Mt 26.17-30, Mc 14.12-26, Lc 22.1-23, 1 Co 11.23-25) a pris place la nuit précédant la mort de Jésus, pendant un repas communément connu sous le nom du Dernier repas. Certains ont suggéré que le Dernier repas se référait au repas de la Pâque juive, instituée par Dieu au temps de Moïse (Ex 12.1-14, Nb 9.1-5), bien qu’il y ait toujours un débat considérable à ce sujet. Cependant, ce qui est indiscutable c’est que le repas du Seigneur a été institué pendant la fête de la Pâque (Lc 22.17).
Jésus est l’Agneau de la Pâque (1 Co 5.7). Le fait d’avoir institué la Sainte-Cène lors de la fête de la Pâque souligne la souffrance et la mort de Jésus. L’abattage de l’agneau à la fête de la Pâque a permis de sauver le peuple de Dieu, qui n’a ainsi pas péri en même temps que les premiers nés des Egyptiens. L’ange de la destruction passa par-dessus les portes marquées par le sang de l’agneau. La paix, la protection et le salut ont été accordés grâce au sacrifice de l’agneau. Par analogie, la mort de Jésus nous libère du piège de la mort.
Le corps et le sang de Jésus
Les paroles de Jésus sur la Sainte-Cène, consignées dans les trois évangiles, mettent hors de tout doute que le pain et la coupe sont vraiment son corps et son sang (Mt 26, 26-29 ; Mc 14, 22-24 ; Lc 22, 19-20). Paul a confirmé qu’il a reçu directement du Seigneur les enseignements sur la Sainte Communion (1 Co 11.23). Ce qu’il a partagé avec l’église de Corinthe était essentiellement un rappel des enseignements du Christ sur la Sainte-Cène (1 Co 11.24-25). Ainsi, les paroles du Christ et l’enseignement de Paul étaient tout à fait en harmonie l’un avec l’autre.
En d’autres termes, les auteurs de l’Evangile et les apôtres n’ont jamais eu de problème pour comprendre exactement ce que Jésus enseignait. Cependant, après la fin du premier siècle, surtout après la disparition de tous les apôtres, l’Église a commencé à avoir de gros problèmes pour comprendre la vérité sur la Sainte-Cène. Avec le départ de l’Esprit de l’Église, différentes écoles de pensées ont rapidement vu le jour, produisant des explications complexes, qui ont obscurci l’essence des enseignements du Seigneur. Ces différents concepts comprennent la transsubstantiation et la consubstantiation.
La transsubstantiation, un concept utilisé dans la théologie catholique romaine, est le changement du “pain et du vin”, en substance, en la chair et le sang du Christ, même si les éléments semblent rester les mêmes. La consubstantiation est le concept développé par Martin Luther qui croyait que le corps et le sang du Christ sont réellement présents “dans, avec et sous” le pain et le vin. Cependant, les éléments ne se transforment pas réellement en corps et en sang du Christ.
Alors, comment expliquer le mystère de la Sainte-Cène ? Physiquement et visiblement, le pain et la coupe (jus) restent inchangés après la consécration. Mais en Esprit, le pain et le jus sont respectivement le corps et le sang de Jésus. La principale différence entre le point de vue de la Véritable Jésus Église et celui des autres vient de la compréhension de l’œuvre du Saint-Esprit : “C’est l’Esprit qui vivifie. La chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et vie.” (Jn 6.63). Selon la Véritable Jésus Eglise, c’est l’Esprit qui fait la différence – sans la présence de l’Esprit, aucune transformation ne se produirait ; et c’est en Esprit, que ces éléments ordinaires deviennent le corps et le sang du Christ.
Lorsque nous croyons et suivons exactement ce que la Bible enseigne, nous permettons à l’Esprit d’agir ; il nous donne ainsi la vie spirituelle par notre participation physique à la Sainte-Communion. Cela peut être expliqué plus en détail en utilisant l’exemple du baptême. Pendant le baptême, l’eau reste physiquement comme de l’eau. Cependant, en présence du Saint-Esprit, lorsque le mode du baptême est respecté, le sang dans l’eau est utilisé pour le pardon des péchés. C’est la présence permanente de l’Esprit qui transforme les sacrements, obtenant les effets spirituels nécessaires lorsque ces sacrements sont accomplis physiquement dans la stricte conformité aux enseignements de la Bible.
Partager la chair et le sang de Jésus
Après notre conversion, une nouvelle vie nous est donnée. En partageant le corps et le sang du Christ, cette vie se prolonge jusqu’à l’éternité. Cependant, l’extension du temporel à l’éternel n’est rendue possible que par l’action de l’Esprit.
Il est essentiel que nous répondions à l’œuvre de l’Esprit en préservant notre sainteté dans le Seigneur dans l’attente de sa seconde venue. Ce faisant, nous prolongeons notre vie après la mort physique. En demeurant dans le Seigneur avec l’aide de son Esprit, nous serons ressuscités au dernier jour pour recevoir la vie éternelle (Jn 6.53-57, 61-63). C’est pourquoi Jésus dit que quiconque mange sa chair et boit son sang aura la vie éternelle (Jn 6.54).
Prendre part à la Sainte-Cène nous permet également de demeurer dans le Seigneur – “Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui” (Jn 6.56). Cette relation comporte trois parties.
La Bible nous dit que Jésus nous a donné sa vie. En réalité, cet acte de “donner” est accompli par l’Esprit lorsque nous prenons part à Sa chair et à Son sang. La relation inséparable que nous avons avec Christ se reflète dans la vie que nous vivons maintenant ; notre vie est la vie même du Christ et est le Christ lui-même.
En participant à la Sainte-Cène, nous nous nourrissons de Jésus. Nous vivons sa vie parce qu’il est vivant en nous (Jn 6.57-58). Grâce à l’action incessante de l’Esprit en nous, nos vies sont constamment vivifiées et soutenues en gardant la Parole dans nos cœurs.
Prendre part à la Sainte Cène est, de notre part, un choix conscient de demeurer en Lui. Demeurer en Lui exige que nous gardions la vérité, ce qui renforce la présence permanente de l’Esprit dans notre vie (Jn 15.7). De manière essentielle, pratiquer la Parole dans tous les aspects possibles et imaginables de la vie consiste à imiter la vie que le Christ a vécue lorsqu’il était en ce monde.
La signification de la Sainte-Cène
La Sainte-Cène est un rappel constant de la mort du Christ. Il y a deux aspects essentiels dont nous devons nous souvenir. L’un est le grand amour du Christ manifesté par le sacrifice inconditionnel de Sa vie (Rm 5.6-11). Ce n’est pas une simple mort physique qu’il a subie (Mt 10.28 ; Lc 12.49-50 ; Mt 16.21 ; Jn 12.23-25 ; Hé 10.5 ; Mt 20.28). Au contraire, il a fait l’expérience insoutenable d’être abandonné par Dieu tout en supportant les péchés de l’humanité (Hé 2.9). Aucun d’entre nous n’avons la capacité de rendre un tel amour salvateur.
Le deuxième aspect concerne la façon dont – sachant qu’il est mort volontairement pour nos péchés – nous devrions toujours vivre pour lui et non pour nous-mêmes. La connaissance de son sacrifice inconditionnel devrait servir de source interne, donnant la force à ceux qui manquent de courage de demeurer en lui pour le servir fidèlement de la manière dont il veut que nous le fassions. Comme Paul (cf. Ga 2.20-21), en participant à la Sainte-Cène en vérité et en Esprit, nous sommes fortifiés et plus déterminés que jamais à nous dépasser pour accomplir le dessein divin qu’il a pour nous et pour son Église.
Alors, quel est exactement cet objectif ? Dans son message à l’église de Corinthe, Paul le déclare de manière succincte et avec puissance : “Nous proclamons la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne” (1 Cor 11.26). Le message le plus direct et le plus important de ce rappel intemporel est notre mission de tendre la main au monde incroyant. L’évangélisation doit toujours rester la priorité absolue dans la longue liste des activités de l’Église. Rien ne peut ni ne doit jamais la remplacer. En toutes circonstances, l’Église doit rester concentrée sur la diffusion de l’évangile complet du salut qui lui a été confié.
Qui n’est pas autorisé à y prendre part ?
Après sa consécration, la Sainte-Cène devient le corps et le sang du Christ. Le pain sanctifié est le corps (1 Co 11.24) en Esprit. Le corps du Christ est l’Église. Ceci exclut naturellement les personnes qui ne sont pas baptisées de prendre part au pain, car elles ne sont pas membres du corps du Christ. Jésus dit aussi que la coupe est la Nouvelle Alliance en Son sang (1 Co 11.25), qu’Il a versé pour le pardon des péchés (Mt 26.28). Pour un non-baptisé, ses péchés ne sont pas pardonnés, ce qui rend inacceptable sa participation à la Sainte-Cène.
De plus, la participation à la Sainte-Cène confère la vie éternelle (Jn 6.54), ce qui n’est possible qu’une fois que nous avons été rendus vivants avec le Christ. Lorsqu’une personne reçoit le baptême correctement effectué, avec la présence de l’Esprit, elle est ressuscitée de la mort spirituelle (Rm 6.3-5 ; 8.11). À la lumière de l’œuvre sacrificielle du Christ, il serait donc incohérent de permettre à une personne qui n’est pas baptisée de participer à la Sainte-Cène, puisqu’elle n’a même pas choisi d’être en Christ en acceptant le seul véritable baptême.
La solennité est le ton le plus approprié pour les sacrements, en particulier celui qui commémore le grand sacrifice du Christ. Les personnes qui participent à la Sainte-Cène sont invitées à s’examiner elles-mêmes – une autre indication que la Sainte-Cène ne peut pas être célébrée de manière habituelle ou désinvolte. Selon l’enseignement de Paul, quiconque participe à la Sainte-Cène d’une manière indigne sera coupable du corps et du sang du Seigneur (1 Co 11.27). Avant de participer à la Sainte-Cène, le pardon des péchés doit être recherché pour s’assurer que la colère de Dieu ne soit pas répandue sur nous. Les exemples révélateurs de Corinthe servent d’avertissement sévère – certains sont tombés malades et sont même décédés parce qu’ils ont pris la Sainte-Cène à la légère (1 Co 11.30).
En se basant sur l’enseignement de Paul, il est biblique d’interdire à ceux qui ont commis des péchés mortels de communier. Une personne qui a commis un péché mortel s’est coupée de la vie du Christ et de son corps, l’Église. Serait-il juste que celui qui a choisi de tourner le dos au Christ participe au corps et au sang du Christ ? Cela reviendrait à considérer le corps et le sang du Christ comme un bien ordinaire (cf. Hé 10.29) et à ne pas rendre au sacrifice du Christ le respect qui lui est dû. Ce serait une profanation aux yeux de Dieu.
Conclusion
Prendre part à la Sainte-Cène va au-delà de la matérialité du rituel. Nous participons à la chair et au sang du Christ en la présence perpétuelle du Saint-Esprit. La vie conférée lors de la Sainte-Cène est éternelle et n’est donnée qu’aux membres de l’Église. Ceux qui sont unis au corps du Christ par le baptême (1 Co 12.12 ; Ga 3.27) sont ressuscités de la mort spirituelle. Ils sont passés du domaine des ténèbres au royaume de la lumière et sont complètement libérés de l’emprise inextricable du péché. Ils sont donc éligibles pour participer à la vie du Christ en prenant part à la Sainte-Cène.
En tant que participants, nous ne devons pas seulement rendre l’amour de Jésus avec des actions de grâce. Puisque nous avons été délivrés de la mort, notre durée de vie sur terre doit toujours refléter le dessein de Dieu pour nous individuellement et pour l’Église dans son ensemble. Cela signifie que sur le plan personnel, la volonté de vivre pour Dieu dans la sainteté et l’engagement à le servir fidèlement devraient toujours être notre principale priorité. Sur le plan collectif, l’Église a été chargée de prêcher l’Évangile, en toutes occasions, dans tous les coins et recoins du monde. Faire appel à toutes ses forces pour bien faire ce travail est peut-être la moindre des choses que l’Église puisse faire en retour à l’amour incommensurable du Christ.