"Mon père qui es aux cieux, apprends-moi à prier !"
Diacre Esaïe P.
Dans l’Évangile de Matthieu, après avoir dit les béatitudes, Jésus nous invite à être la lumière du monde et à accomplir le plan de Dieu afin de devenir à notre tour des bienheureux en entrant dans le processus de sanctification (Mt 5.48).
Dans ce contexte, le “Notre Père” est la prière qui nous rappelle et nous guide sur cette mission et sur le chemin tracé pour les élus qui se préparent par l’Eglise au retour du Seigneur.
Juste avant d’enseigner la prière dominicale, Jésus nous montre deux types de croyances : une croyance non agréée et inefficace voir contre-productive et une croyance puissante et bénie, celle que Dieu attend de Ses enfants pour qu’ils soient victorieux.
Le Notre Père doit donc avoir trois fonctions principales :
- Connaître le Dieu Véritable,
- Connaître Son chemin,
- Et rappeler les éléments fondamentaux à mettre en pratique pour gagner la Vie éternelle.
Cette prière éclaire le Dieu de l’ancien testament, un Dieu certes miséricordieux mais sévère et souvent inaccessible qui se révèle maintenant comme un Père.
Cette prière nous rappelle aussi l’essentiel à la fin des temps de notre mission sous le règne du Saint Esprit par l’Eglise, qui se prépare au retour du Seigneur.
I – “Notre Père qui es aux cieux” (1er & 2ème commandements) : Le Véritable
Naturellement Dieu en toute chose doit avoir la première place. Il est avant toute chose, Il a tout créé (Col 1.16-17). Dans notre vie, Il est l’objet de nos louanges dès le matin (Ps 5.4). Il est le chef, la tête des armées, l’Alpha, celui qui précède toute chose et nous guide.
Dans les 10 commandements, il prend aussi la première place. Car Il est le Dieu unique que nous devons craindre et qui ne doit pas être représenté. De même, la prière dominicale souligne le fait que Dieu est au cieux, car Il est le dieu invisible (1 Ti 1.17), ce qui permet encore mieux de comprendre l’interdit sur les idoles. Dieu étant Esprit, Il veut que ceux qui l’adorent, l’adorent en Esprit et en Vérité.
A la Pentecôte, lorsque l’Eglise fut établie, le Saint Esprit vint du ciel (Ac 2.2) pour habiter en nous, afin que Dieu Lui-même guide Son peuple dans toute la Vérité et que nous comprenions et reconnaissions qu’Il est le Dieu “Véritable” (1 Jn 5.20).
Ainsi que ce soit dans les 10 commandements, où Dieu se montre comme le Dieu de la Loi à craindre, ou dans le “Notre Père”, où le Christ Le révèle proche de nous, ou encore par le nom de l’Eglise de la Fin des temps, où Dieu rappelle qu’il est le “Véritable”. La connaissance de Dieu, sa Justice, Son Amour et Son Salut se révèlent de plus en plus clairement.
II – “Que Ton nom soit Sanctifié !” (3ème commandement) : Jésus
Pour accéder au Père, pour l’invoquer encore faut-il connaître son nom !
Dans le 3ème des 10 commandements, le nom de Dieu doit être craint et ne doit pas être invoqué en vain. C’est encore une vision liée à la Justice et au respect de Dieu. Car la crainte demeure la source de la sagesse.
Dans le “Notre Père” on en comprend la raison, c’est que ce nom glorieux révélé à la fin des temps : Jésus doit être sanctifié !
Cette sanctification passe par la sanctification de ceux qui portent Son nom, c’est-à-dire l’Eglise. C’est pour cela que les croyants ne doivent pas utiliser le nom de Jésus en vain !
Le nom de Jésus apparaît aussi au centre du nom de l’Eglise de la fin des temps, car il est le lien entre Dieu et les hommes (1 Ti 2.5).
Et est aussi central, la pierre principale du Salut (Ac 4.11-12). Ce nom si précieux est incontournable pour accéder à la vie éternelle (Jn 3.18).
Ainsi, que ce soit dans les 10 commandements, dans le Notre Père ou encore dans le nom de l’Eglise de la fin des temps, le nom de Dieu apparaît comme le lien entre Dieu et les hommes.
III – “Que ton règne vienne et que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel” (4ème au 10ème commandements) : Eglise
Ici on attend le règne final de Jésus, car en fait, Jésus règne déjà pleinement dans les cieux et sur la terre à travers l’Eglise qui amène la vie et le Salut à l’humanité et juge les hommes qui ne se soumettent pas à Dieu (Mt 18.17-18).
“Que ton règne vienne”, c’est donc l’attente de Son retour lorsqu’Il aura mis par l’Eglise Ses ennemis sous Son marchepied.
“Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel”, dans ce contexte, il s’agit donc de la soumission de l’Eglise au Saint-Esprit, afin qu’elle combatte le bon combat, comme le glorieux cheval blanc d’Apocalypse guidé par Jésus.
Sous cet angle, ces versets mentionnent la préparation de l’Eglise pour les noces de l’Agneau. Ils forment la transition naturelle à la suite de la connaissance de Dieu et de Son nom pour rappeler aux croyants le chemin de cette sanctification individuelle qui constitue la préparation de l’épouse : l’Eglise.
Dans le 4ème des 10 commandements, le Sabbat souligne la nature créatrice et salvatrice du Dieu unique. Dans Hébreux on nous explique qu’en gardant le Sabbat on se prépare et on cherche à entrer dans le repos de Sabbat, le vrai repos, qui n’est autre que la vie éternelle (Hé 4.8-9).
Et donc, en gardant le Sabbat, Dieu nous bénit et nous sanctifie (Gn 2.3) et nous prépare comme l’Epouse, l’Eglise, à rencontrer le Seigneur au dernier jour.
La deuxième partie des 10 commandements (de 5 à 10), comme la deuxième partie du Notre Père, n’est pas orientée vers Dieu, mais vers les hommes. Ils nous apprennent à être agréable à notre famille et aux hommes et au final à les aimer. En fait, ils nous apprennent comment être agréable à Dieu.
Dans les 10 commandements, il s’agit de
rappels de la moral. Tandis que dans le Notre Père, il s’agit de 3 axes plus spirituels :
Le premier est basé sur la Parole : le pain de Vie. Il ne s’agit en aucun cas de la nourriture terrestre, car dans le même chapitre Jésus rappelait que ce sont les païens qui se préoccupent de cela. Et donc ce pain n’est autre que la Parole de Dieu que nous devons méditer et mettre en pratique tous les jours.
Le deuxième est sur l’humilité et le pardon. Il n’est pas sans faire rappeler l’enseignement du lavement des pieds, notamment le lavement réciproque qui nous enseigne à chercher l’unité au sein de l’Eglise. Un peu comme les disciples qui regardaient attentivement Jésus lavant les pieds, ils étaient tous autour de la table les yeux fixés sur Dieu observant son action et écoutant son enseignement. On peut les voir unis devant Dieu. Cette unité est aussi fondamentale pour l’Eglise, car un corps en bonne santé ne peut être désarticulé, désordonné ou plein d’aigreurs.
Le troisième est lié au péché : Par le baptême; le péché a été lavé et le Sang du Christ continue à nous laver de tout péché si nous sommes en communion les uns aux autres. Mais nous devons rester vigilants et ne plus avoir part au mal. Pour cela nous avons besoin de la force du sang du baptême mais aussi du Saint-Esprit.
L’Epouse ne pourra pas se présenter aux noces avec les mains sales, ou une robe tâchée, ou maquillée pour cacher sa laideur… Tout ceci est le travail de l’Eglise qui se prépare au retour du Seigneur.
Et le Notre Père finit par la louange des Saints qui attendent Son Règne éternel qui ont besoin de Sa Puissance, pour Sa Gloire éternelle.
En conclusion, que ce soit à travers les 10 commandements, le Notre Père ou encore le nom de l’Eglise, Dieu montre aux hommes et plus particulièrement aux croyants, Sa Nature, Son Nom, Son chemin et Son Amour, afin que ceux qui L’aiment Le suivent et se préparent au Règne éternel par la Puissance de la prière, et de la Parole pour Sa Gloire.